vendredi 29 avril 2016

Vivre en collocation à l'étranger

J'ai fait le choix de vivre sur le campus de ma fac pour plusieurs raisons. Officiellement, je pourrais dire que c'est pour être réellement en immersion dans l'univers universitaire et pour rencontrer un maximum d'étudiants tous perdus comme moi. Mais en vérité, c'était essentiellement par flemme de chercher un appartement en ville et pour pouvoir dormir plus longtemps le matin.

Je n'ai pas été déçue, mon sommeil a été largement rallongé grâce à cette décision. Mais elle m'a également poussé à faire face à quelque chose d'aussi excitant que d'effrayant : la collocation.

Même en France, je n'avais jamais eu l'occasion d'être en colloc. Mon expérience la plus proche se résume à une semaine à la plage avec des copines dans une maison de vacances. Donc le simple fait d'habiter avec des inconnus n'étant pas suffisamment stressante, je devais me faire à l'idée que ces personnes parleraient très vraisemblablement une langue différente de la mienne.

Ca a été le cas. Mes trois collocataires sont américaine, allemande et écossaise. Un généreux mélange. Mes attentes concernant cette cohabitation étaient, je dois l'admettre, assez hautes. Je m'attendais, comme toute personne n'ayant jamais vécu en colloc, à ce que notre appartement devienne une joyeuse auberge et que moi et mes roomates devenions les meilleures amies du monde, inséparables malgré nos différences de langues et de cultures.

Bon, ça a pas été vraiment le cas. Comme me l'a expliqué l'américaine, ayant déjà eu l'occasion de vivre sur un campus chez elle, la plupart des collocs sont simplement des collocs, et pas des colonies de vacances. Donc nous nous sommes contenté de garder des rapports cordiaux sans être extraordinairement proches. "Hello", "goodbye" et de temps en temps un petit coup de folie où on se met à regarder la télévision à plusieurs dans le salon.

La colonie de vacances la plus cordiale du monde.

Mais malgré tout, je les aime bien mes colocs. Parce qu'elles sont pour la plupart aussi feignantes que moi et qu'elles m'ont fait me rendre compte que j'étais pas la fille la plus dégueu sur terre en laissant la cuisine ou la salle de bain dans des états douteux. Parce qu'elles sortent rarement de leur chambre et donc ne me jugeront pas si je décide de passer la journée en pyjama à mater Netflix. Parce qu'elles sont patientes avec moi quand j'essaie maladroitement d'aligner trois mots en anglais pour demander où est l'aspirateur.

Et parce que même si on ne sera pas devenues inséparables, même les petits et rares moments qu'on passe ensemble restent appréciables.

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