mardi 12 avril 2016

Day 59 : Non, je ne suis toujours pas bilingue.

Ca fait déjà deux mois que je vis en Australie, donc grand nombre de mes proches semblent penser que je suis devenue une bête en anglais. Sauf que non. Vraiment pas.

Ces personnes auraient toutes les raisons du monde de penser que l'anglais et moi, ça ne fait désormais plus qu'un. Je suis en immersion dans un pays où c'est la langue parlée, j'étudie en anglais et je n'ai rien qui me rattache à la France (pas de coloc français qui pourrait me freiner dans mon apprentissage, par exemple). Sauf que j'ai découvert douloureusement que devenir bilingue ou même seulement être complètement à l'aise en anglais, c'est pas si simple.

Ce qui est étrange, c'est qu'en France, je suis considérée comme bonne en anglais et ça depuis que j'ai commencé à l'étudier. Je regarde mes films et séries en vost, je comprends la plupart des chansons américaines que j'écoute mais - surprise - c'est pas suffisant. Et ce qui est vu comme "bon niveau" en France n'est clairement pas aussi bon qu'on voudrait le croire quand on se retrouve en situation réelle.

Disons que le bon côté des choses est que je comprends la majorité des textes que je lis en anglais. C'est plutôt pratique pour lire les power points en cours, par exemple. J'arrive aussi plus ou moins à m'en sortir pour écrire en anglais, donc j'arrive à me faire comprendre quand j'envoie un message et rendre un devoir à un prof ne me fait pas complètement honte.

Mais l'oral… Mon dieu, l'oral. Ce n'est qu'une demi-surprise puisqu'on avait déjà vu au TOEFL que c'était ma faiblesse. Mais j'étais loin de m'imaginer à quel point ça allait réellement être dur. De comprendre mais aussi de parler. Quand tu captes que tes auditeurs doivent se concentrer pour comprendre les mots qui sortent de ta bouche avec l'accent français dégueulasse, t'es moyennement motivée pour continuer à parler. Sauf que sans pratique, le niveau diminue. Et j'ai clairement pas besoin que mon niveau diminue.

Pour ce qui est d'écouter les autres parler, j'arrive encore à faire semblant la plupart du temps. Sourire, hocher la tête, guetter les réactions des autres pour adapter les miennes, c'est facile. Mais quand on me pose une question et que je me rends compte que j'étais trop occupée à penser à autre chose (en français) pour comprendre quoi que ce soit, ça devient assez gênant.

Oui, parce que pour comprendre un anglophone, il faut se concentrer un peu. Mais pour comprendre un anglophone qui a un ACCENT AUSTRALIEN, il faut se concentrer beaucoup. Si tu lâches la conversation 2 secondes, tu t'y retrouveras plus, abandonne.

Alors peut-être que certaines personnes arrivent réellement à devenir bilingues en quelques semaines. Peut-être que je suis réellement nulle en anglais. Mais ce qui est sûre c'est que je ne pensais pas avoir l'impression de galérer à ce point quand je suis arrivée ici. L'avantage, c'est que je vais être obligée de progresser si je ne veux pas mourir de faim ou finir mon séjour complètement seule.

4 commentaires:

  1. Hello,
    Ca fait longtemps que je n'ai pas mis de commentaires, mais ce n'est pas pour autant que je ne viens plus sur ton blog :).

    Je te comprends étant moi aussi passée par là. L'écris et l'écoute sont "facile" mais j'avais aussi du mal à parler. Et le fait que mon host me reprennait toujours ne m'aidait pas forcément, surtout qu'il le faisait en mode blasé. Genre en gros j'avais plus l'impression que ça le faisait chier qu'autre chose.

    Penses-tu en anglais ? Ca m'est arrivé au bout de trois mois, car je n'ai pas plongée totalement dans la culture américaine. Tout le monde parlait plus ou moins français autour de moi, donc pour progresser pas top top. Mais ceux que je connais qui étaient immergés à 100%, ont commencé à penser en anglais au bout de 2 mois !

    Je te souhaite bien du courage en tout cas.

    A bientôt
    Marion
    https://levoyagedemarion.wordpress.com/

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    1. Hey, merci beaucoup!
      Forcément, se faire reprendre ça fait très vite baisser la confiance en soi et on a beaucoup moins d'assurance pour s'exprimer ensuite. J'ai aussi déjà eu cette impression de faire chier certaines personnes, même si la plupart sont très patients!
      Ca m'arrive de penser en anglais, et même de me parler à moi-même en anglais (genre quand je fais ma valise et que j'essaie de me rappeler de ce que jdois prendre par exemple). C'est assez rassurant, ça veut dire qu'on est vraiment dans la culture comme tu dis.
      Je suis souvent avec des français aussi, je pense que mon retard vient surtout de là, même si on essaie de parler au maximum en anglais entre nous, c'est souvent plus facile de se laisser aller et de retrouver sa langue de base.
      Mais merci beaucoup en tout cas, et à bientot ! :)

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  2. Salut !!
    J'aime beaucoup ton blog ! Je me retrouve tellement dans ton article. Je suis fille au pair aux Etats-Unis. Ca fera 3 mois demain. Mes proches pensent tous que je suis bilingue maintenant, alors que ce n'est absolument pas le cas. Je vois qu'au niveau de la compréhension ça va mieux. Puis je commence à lire en anglais sans forcement traduire dans ma tête en français. Mais le plus dur est de parler. Avec mon accent français, les mots sont parfois/souvent incompréhensibles pour eux :-)

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    1. Hey!
      Ca me rassure beaucoup ce que tu me dis! Les gens ne se rendent pas compte que ça vient pas aussi facilement pour tout le monde, ahah. Je pense que c'est la même chose pour beaucoup, parler c'est le plus compliqué, surtout quand tu te rends compte que les gens doivent se concentrer pour te comprendre au delà de ton accent!

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